Introduire le PC en classe

AngelesHernandez2014062014_06_198952NBLe PC en classe peut être un outil d’une grande importance pour les enfants qui ont des difficultés à prendre note ou à rendre compte de leur savoir par le canal de l’écriture.

Sont directement concernés, les enfants avec déficience motrice ou encore avec des troubles d’apprentissage comme la dyspraxie. L’écriture leur impose une mobilisation de toutes leurs ressources attentionnelles au détriment de la compréhension de la matière enseignée. A cet exercice, ils terminent systématiquement après leurs pairs en classe.

L’outil qu’est l’ordinateur peut diminuer la charge du geste graphique. En effet, l’enfant déploie son énergie à la frappe plutôt qu’à la formation de la lettre. L’ordinateur compense aussi certains gestes, comme tracer une ligne à la latte ou se servir d’un compas. Il existe plusieurs programmes prévus à cet effet. Le temps ainsi gagné pourra être consacré à l’assimilation de la matière et permettra à l’enfant de terminer l’exercice avec ses camarades.

Cependant, l’ordinateur introduit en classe sans apprentissage spécifique peut s’avérer contreproductif.

En effet, une erreur de manipulation peut se produire ou l’ordinateur s’éteindre à tout moment. L’attention de l’enfant se focalisera alors sur le fonctionnement du PC au détriment de la tâche scolaire. Cette situation, appelée double tâche, le confronte à nouveau au rythme différent entre sa production et celle de la majorité de la classe.

De plus, le fait d’être le seul à disposer d’un ordinateur en classe risque de générer des questions, des remarques, des observations de la part des autres élèves et d’encore plus singulariser l’enfant, le différencier.

Par conséquent, l’introduction d’un PC en classe doit se préparer en concertation avec l’enfant, l’instituteur, les parents, l’ergothérapeute et en informant les élèves de la classe.

Le choix de l’ordinateur devrait être défini selon les critères suivants :
– Le transport, le modèle, le scanner, l’imprimante. Pour chaque enfant, on adapte en fonction de la situation et de son âge.
La taille de l’écran joue un rôle important. S’il est petit, il est plus léger et donc, plus facilement transportable, mais plus difficile à manipuler aussi.
Le clavier avec pavé numérique est à prendre en compte.
Un 15,6 pouces ou 16 pouces avec pavé numérique est le bon compromis.
Un allumage rapide évite une perte de temps.
– Ensuite, la vitesse de frappe doit être prise en compte car elle doit suivre le même rythme que l’écriture manuelle.
– L’enfant doit être capable de l’allumer et de trouver ses dossiers.

Comment opérer ?

Au début, on vise une vitesse de frappe égale à l’écriture manuelle ainsi que l’autonomie de l’enfant pour allumer son ordinateur et trouver son dossier. Ensuite, les objectifs seront de faire son journal de classe et ses dictées.

Progressivement, quand l’enfant est à l’aise, que l’ordinateur est accepté par l’enfant et l’instituteur, on ajoute des programmes et d’autres actions telles que scanner les documents, effectuer les exercices sur l’ordinateur, imprimer ses productions.

L’ordinateur est un outil très intéressant à exploiter pour palier la déficience motrice ou attentionnelle. Toutefois, sa mise en place requiert une démarche à suivre faute de quoi il sera inefficace. Et le plus important, c’est de l’appréhender selon l’utilisateur c’est-à-dire l’enfant.

Un chauffeur de voiture utilitaire adopte une conduite différente d’un pilote de course, n’est-il pas?

Isabelle Bartiaux
Ergothérapeute

 

 

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